Je mâchouille mon stylo depuis près de trente minutes. Celui-ci se balance de tout son long de haut en bas, témoignant de mon ennui profond.
Une soudaine pulsion de culpabilité me pousse à suivre un cours d’anatomie-pathologie de la classe du dessus, pour me donner un avant goût de l’année prochaine.
Grave erreur. Au fond de moi, j’ai autre chose en tête que de regarder cette coupe d’organes génitaux sur le rétroprojecteur. J’ai plutôt envie de jouer avec des vrais.
Ma main file immédiatement dans ma petite culotte alors que le professeur se désintéresse du fond de la salle.
Le défi de discrétion d’aujourd’hui est plus…technique. C’est un amphi de bien plus petite taille que pour les premières années. Les gens se connaissent. Ils sont concentrés. Mais cette proximité donne des idées. Mes hormones ont plus voix au chapitre que ma raison.
Je détaille les visages fermés des étudiants fixant le tableau, prenant des notes frénétiquement.
Mon regard s’arrête sur un mec à l’autre bout de ma rangée. Il semble dans la Lune. Il fixe nerveusement son portable toutes les vingt secondes.
Plutôt grand, brun, les cheveux bouclés, sportif. Hm. Pas mal.
Je le fixe. Longuement.
Et le poids de mon regard finit par happer le sien.
Je lui jette un petit sourire, sans lâcher ses yeux, comme si j’avais planté un crochet dans sa rétine. Il ne reste plus qu’à injecter mon poison dans son esprit.
Je porte mon crayon à mes lèvres, avec un autre sourire encore plus ambigu. Je fais rentrer doucement la gomme dans ma bouche. Ma langue sort juste assez pour titiller son imagination. Je suce légèrement le crayon, en espérant que ce petit jeu le rende également dur comme du bois.
Il tortille ses fesses sur sa chaise, s’avançant sur le bureau comme pour zoomer sur ma bouche, captivé par ce drôle de numéro. Mes pupilles descendent vers le siège à côté de moi, suivi d’un petit penché de tête, l’invitant à me rejoindre.
Il hésite. C’est fou comme ces mecs peuvent se la péter en parlant de cul tout le temps et se chier dessus dès qu’une fille leur propose concrètement d’assouvir leurs fantasmes.
Je fais mine de me désintéresser, visiblement déçue. Ni une ni deux, il décolle de son siège. D’un pas lent et le plus discrètement possible, il s’avance jusqu’à moi. Il tire le strapontin et s’installe un peu maladroitement.
Ma réponse le désarçonne. Il me regarde, interrogatif, cherchant à percer le voile de mystère qui entoure ma petite mise en scène.
Je le regarde du coin de l’œil, toujours vilaine fille. Je fais un léger mouvement de haut en bas avec mon critérium pour qu’il regarde sous le bureau. Ma main s’affaire dans mon jean. La dentelle mord mon ventre nu, provocante, dévoilée par ma braguette ouverte jusqu’en bas.
Il ne répond rien, rougissant même dans la pénombre. D’une main un peu hésitante, il caresse ma cuisse. Il remonte. Puis se glisse entre mes cuisses.
Je sens ses doigts s’habituer au toucher à l’aveugle. Il prend ses marques, doucement. Il se montre doux, à moins que ce soit un relatif manque de confiance.
Il entre rapidement ses doigts en moi. Je lâche un petit soupir de contentement. Mon sourire s’élargit au même rythme que mon vagin lorsqu’il entre plus profondément.
Je pose ma main sur son entrejambe avec moins de délicatesse. Je retire vite le bouton de son pantalon. Rapidement je pénètre son boxer et me saisit de sa verge. Une belle demi-érection m’attends. Elle ne tarde pas à éprouver les limites de son jean.
Sans ménagement, je baisse celui-ci de quelques centimètres, assez pour sortir la bête de sa tanière. Là, le sexe à l’air, il me regarde avec scepticisme, entamant un mouvement de recul. Il regarde nerveusement autour de lui.
Mais si certains regardent parfois notre nouveau binôme dans ce coin reculé de la pièce, aucun ne semble comprendre notre petit jeu.
Je m’approche de son oreille, penchant son cou pour y glisser un petit coup de langue très osé. Je suce doucement le lobe de son oreille, armant ma plus belle voix pour fusiller toute résistance.
Et avant qu’il ne puisse contester, voilà que je me penche outrageusement pour glisser son sexe durcit entre mes lèvres. Il lâche un petit gémissement de surprise. Toute résistance est inutile.
Autant j’avais pris mon temps la veille avec mon inconnu des toilettes des mecs, autant ici j’ai envie d’aller droit au but. Je me sens sans limite. Prête à tout oser (ou presque ?) pour prendre du plaisir tout en continuant de jouer mon rôle de perverse masquée.
Je saisis sa verge à la base pour enfoncer toute sa dureté au fond de ma gorge. Je le branle dans un lent vas-et-vient assez serré. Je salive abondamment pour rendre la fellation irrésistible.
Il pose sa main sur ma tête. Dans un éclair de courage, il empoigne mes cheveux alors que je sens que son plaisir monte dangereusement. Il se contient, lâchant malgré lui une petite goûte de liquide séminal dans ma bouche.
Je retire ma tête, relâchant l’étreinte de mes lèvres et l’affection sauvage de ma langue. Le frustrant sans doute énormément. Je le défi du regard. Je viens à son oreille chatouiller sa sauvagerie.
Je vois ses yeux s’écarquiller comme s’il avait vu un monstre.
Je le toise de haut, de toute ma fierté et le pouvoir que j’ai sur lui.
Son égo saigne, je le vois dans ses yeux. Je sens qu’il a envie de m’en coller une. Sa frustration est immense. Il serre sa main contre mon sexe et enfonce profondément ses doigts en moi comme pour pourfendre ma confiance hautaine.
Je lâche un petit gémissement de plaisir sombre et lubrique. Je me mords la lèvre inférieure.
Diabolique.
Sans attendre que son hésitation fasse redescendre son érection, je me décale brutalement de mon siège pour écraser mes fesses contre son sexe. Je sens sa virilité chatouiller l’entrée de mon vagin trempé à souhait.
D’un mouvement de recul assez aléatoire, mais couronné de succès, je m’empale sur sa verge. Elle entre d’un coup sec et sans mal tout au fond de moi.
Il se retient de pousser un cri de surprise et de plaisir. C’est vrai que je suis particulièrement étroite. Voilà que dans une ruée presque animale, je profite de son sexe sans ménagement. Je le fais coulisser en moi, encore et encore, pendant de longues secondes.
Il ne tiendra guère plus. Je sens sa jouissance au fond de mon vagin m’inonder. J’entame la peau de mes lèvres en sentant les vagues chaudes déferler. J’entends presque sa main se plaquer contre sa bouche pour ne faire aucun bruit.
Le temps s’arrête. Soudain, le silence. Et l’oppression glaciale d’une dizaine de regards.
Le professeur nous fixe tous deux, comme l’ensemble des élèves de la pièce. Seul le quart doit comprendre ce qu’il se trame réellement. Je vois des bouches ouvertes de stupeur.
Sous l’effet de l’excitation et du sentiment de puissance qui m’envahit, je toise le cinquantenaire.
Ma réponse lui scotche la bouche. Trois secondes passent pendant qu’il me dévisage.
Je me lève complètement, refermant le bouton de mon jean et remontant ma braguette sans la moindre gêne, puis pivote pour sortir de la pièce d’un pas assuré.
Il comprend son erreur.
Trop tard. Je suis déjà dans le couloir.
J’entends ses pas lourds sur l’estrade puis dans les escaliers. Il se lance à ma poursuite. Mais lorsqu’il s’apprête à crier de nouveau, je sens la foule des étudiants sortant de cours absorber mon corps et me plonger dans l’anonymat.
Je quitte sans empressement le hall principal, sentant encore le sperme de mon partenaire de jeu maculer ma culotte. Un large sourire satisfait aux lèvres, rougies de sang…